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Site gazier algérien: 30 étrangers encore otages ou manquants

18/01/2013 19:48

 

 

Un groupe d'assaillants islamistes est encore retranché ce vendredi dans le complexe gazier du Sahara algérien. Les forces spéciales algériennes ont libéré quelque 100 otages étrangers détenus par un groupe armé islamiste sur un site gazier dans le Sahara, mais 30 autres sont toujours portés disparus, a rapporté vendredi l'agence officielle algérienne APS. Les ravisseurs, eux, disent vouloir négocier.

Difficile de savoir combien d'étrangers exactement sont encore retenus en otage. Le site gazier étant particulièrement vaste, certains ont peut-être réussi à se cacher quelque part ou ont été tués sans que leur corps aient été encore découverts.

"Près d'une centaine de ressortissants étrangers, sur les 132 otages pris par le groupe terroriste qui a attaqué mercredi le site gazier de Tigantourine ont été libérés", a indiqué en fin d'après-midi ce vendredi l'agence nationale algérienne APS, citant une source sécuritaire.

"Le sort des autres otages étrangers reste incertain compte tenu de la situation changeante", a ajouté cette source.

Plus tôt dans la journée, cette même source avait annoncé que 639 otages de l'attaque perpétrée par des islamistes, dont plus de 66 étrangers (sur 132), ont été libérés. Cette personne avait également précisé que l'installation gazière a été mise hors service pour éviter les risques d'explosion.

Un bilan encore très floue

Au lendemain de l'assaut de l'armée algérienne qui a coûté la vie à une trentaine d'otages et à au moins 18 ravisseurs, les supputations se poursuivent.

Selon une source sécuritaire algérienne, un Français a trouvé la mort au cours de l'assaut lancé jeudi par l'armée algérienne, de même que deux Britanniques et deux Japonais.

Sur les onze islamistes tués pendant cette intervention, seuls deux étaient Algériens, a précisé la source, les autres étant égyptiens, libyens, tunisiens, malien et français. Le chef du commando, l'Algérien Tahar ben Chened, était au nombre des victimes, ont confirmé les ravisseurs à Ani.

Le bilan des pertes islamistes a été porté vendredi à dix-huit, mais selon un expert algérien des questions de sécurité, la prise d'otages pourrait impliquer jusqu'à 70 combattants lourdement armés.

L'opération reste "en cours"

L'opération des forces spéciales algériennes se poursuivait vendredi autour du complexe gazier d'In Amenas (à plus de 1300 km au sud-est d'Alger, près de la frontière libyenne) où sont toujours retranchés les assaillants islamistes qui avaient pris en otages des dizaines d'étrangers, dont des Américains.

"(L'armée) tente encore de parvenir à un 'dénouement pacifique' avant de neutraliser le groupe terroriste qui s'est retranché dans la raffinerie et de libérer un groupe d'otages encore détenus", a dit de son côté la source d'APS.

La crise des otages reste "en cours" et est "sensible", a déclaré pour sa part un responsable américain, en affirmant que "notre plus grande priorité est la sécurité des otages".

De son côté, la Maison Blanche a précisé que le président Barack Obama était "régulièrement mis au courant par son équipe de sécurité nationale" des développements en Algérie.

"Les terroristes doivent savoir qu'ils ne trouveront ni sanctuaire, ni refuge en Algérie, en Afrique du Nord ou ailleurs", a menacé vendredi le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. "Ceux qui s'attaquent gratuitement à notre pays et à notre peuple n'auront nulle part où se cacher."

Evacuation aérienne

Une évacuation aérienne des survivants qui ont fui le site est également en cours. Le groupe pétrolier britannique BP (qui exploite ce site aux côtés du norvégien Statoil et de l'algérien Sonatrach) a ainsi annoncé vendredi que trois vols avaient quitté l'Algérie jeudi avec onze de ses employés ainsi que "plusieurs centaines" de salariés d'autres entreprises et qu'un quatrième vol était prévu ce vendredi.

Les autorités algériennes ont également annoncé le renforcement des mesures de sécurité sur les gisements d'hydrocarbures du pays, contre lesquels la "brigade des Moulathamine" a promis de nouvelles actions.

De son côté,  la Libye a aussi annoncé le renforcement des mesures de sécurité sur ses installations pétrolières et gazières dans l'ouest et le sud du pays.

Les ravisseurs tentent de négocier

Le chef du groupe islamiste auteur de la prise d'otages en Algérie demande à la France de"négocier" la fin de la guerre au Mali et propose de libérer "les otages américains" contre des islamistes détenus aux Etats-Unis, a rapporté vendredi l'agence mauritanienne ANI.

Citant des sources au sein du groupe de Mokhtar Belmokhtar, ANI a affirmé que ce dernier propose "à la France et à l'Algérie de négocier pour l'arrêt de la guerre menée par la France dans l'Azawad (le nord du Mali)".

Belmokhtar propose en outre, selon les mêmes sources, "d'échanger les otages américains détenus par son groupe -les Signataires par le Sang-" contre un Egyptien et une Pakistanaise emprisonnés aux Etats-Unis pour des accusations liées au terrorisme.

Omar Abdel-Rahman (le cheikh aveugle) a été condamné à la prison à vie aux Etats-Unis en 1995 pour complot en vue d'attaquer des cibles new-yorkaises et d'assassiner l'ancien président égyptien Hosni Moubarak.

Aafia Siddiqui" est une scientifique pakistanaise emprisonnée aux Etats-Unis pour avoir tenté de tirer sur des soldats américains en 2008 en Afghanistan, alors qu'elle était détenue pour ses liens présumés avec Al-Qaïda.

Belmokhtar a fait cette offre dans une vidéo qu'il a enregistrée et qui "sera distribuée aux médias", ont précisé les sources citées par ANI.

Belmokhtar, surnommé "le Borgne", est l'un des chefs historiques d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qu'il a introduit dans le nord du Mali.

Le groupe menace de mener "plus d'opérations"

Parallèlement, le groupe islamiste armé qui a attaqué le site d'In Amenas a menacé de mener "plus d'opérations", selon un de ses porte-parole cité vendredi par l'agence mauritanienne en ligne Nouakchott Information (ANI).

"Tout en tenant compte des souffrances du peuple algérien, nous promettons au régime en place plus d'opérations", a affirmé le porte-parole de la "brigade des Moulathamine" ("Ceux qui signent de leur sang"), issu d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar. Il a appelé les Algériens "à se tenir à l'écart des lieux d'implantation des compagnies étrangères", car, a-t-il dit, "nous surgirons par où personne ne s'y attendra".

Le porte-parole du groupe qui serait commandé à distance par Mokhtar Belmokhtar, un vétéran du djihadisme algérien, a précisé à Ani que l'opération de Tiguentourine avait été préparée pendant deux mois en prévision d'une offensive internationale contre les mouvements islamistes qui contrôlent le nord du Mali.

"On savait d'avance que le régime (algérien) allait bien être l'allié de la France dans la guerre contre l'Azawad", a expliqué le porte-parole en utilisant le nom donné par les Touareg au territoire sous le contrôle des rebelles.

Inquiétude

Les capitales occidentales n'ont pas caché leur inquiétude sur le sort de leurs ressortissants retenus par les jihadistes liés à Al-Qaïda. Ceux-ci avaient présenté la prise d'otages comme les premières représailles à l'intervention française au Mali lancée le 11 janvier.

Le ministre algérien a justifié le recours à la force en expliquant que les autorités avaient d'abord cherché une solution pacifique mais que les islamistes, venus de la Libye voisine, "lourdement armés", voulaient "quitter l'Algérie en emportant avec eux les otages étrangers" pour s'en servir comme "carte de chantage".

 

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